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Nous avons posé dix questions aux plus grands partis : Celles-ci peuvent vous orienter lors des élections parlementaires du 22 octobre 2023, pour savoir qui s'engage en faveur des intérêts des personnes sans confession.

Wahlen 23

Les dix questions laïques

  1. La Confédération externalise l'assistance spirituelle des militaires et des résidents des centres fédéraux d'asile à des communautés religieuses. Êtes-vous favorable à ce que les personnes non religieuses aient un accès égal à une offre laïque et humaniste ?
  2. L'assistance au suicide désintéressée est légale en Suisse. Êtes-vous favorable à ce que les maisons de retraite subventionnées par l'État soient obligées de l'autoriser dans leurs locaux ?
  3. Le domaine "Éthique, religions, communauté" fait partie du programme d'enseignement 21. Dans de nombreux cantons, l'étude des religions domine et le monde des personnes non religieuses n'est pas suffisamment abordé, voire pas du tout. Êtes-vous favorable à ce que l'école aborde les questions d'éthique générale et la partie de la population sans confession, qui ne cesse de croître ?
  4. Plusieurs cantons interdisent les marchés, les bals, les tournois sportifs et autres activités de loisirs les "grands jours fériés" (par exemple le dimanche de Pentecôte). Êtes-vous favorable à la levée de ces interdictions motivées par la religion et à l'assimilation juridique des "grands" jours fériés aux dimanches, comme tous les autres ?
  5. Les employés fédéraux en contact avec la population (policiers, personnes travaillant aux guichets du public, juges, etc.) doivent-ils être tenus d'adopter une attitude neutre sur le plan idéologique dans le cadre de leur travail et donc de renoncer aux symboles politiques et religieux (pendentif en forme de croix, foulard, kippa, etc.) ?
  6. De nombreux cantons prévoient un impôt ecclésiastique obligatoire pour les associations, les fondations et les entreprises, bien que celles-ci ne soient généralement pas orientées vers la religion. Êtes-vous favorable à l'abolition de l'impôt ecclésiastique pour les personnes morales à l'échelle nationale ou à sa transformation en une taxe permettant de prendre en compte plusieurs organisations d'utilité publique ?
  7. Êtes-vous favorable à un préambule de la Constitution fédérale formulé de manière religieusement neutre (c'est-à-dire sans référence à Dieu) ?
  8. La moquerie des convictions religieuses est interdite en Suisse par le droit pénal. Depuis 2015, la Norvège, l'Islande, Malte, la France, le Danemark, l'Islande et la Nouvelle-Zélande ont abrogé leurs articles sur le blasphème. La Suisse doit-elle faire de même ? Voir aussi libre-pensee.ch/ResolutionAbolissonslInterdictionDuBlaspheme.
  9. Dans les cantons de Neuchâtel et de Genève, l'État et les Églises sont clairement séparés. Les communautés religieuses s'y organisent en tant qu'associations. Êtes-vous favorable à une séparation de l'État et des communautés religieuses dans toute la Suisse ?
  10. L’ASLPs'engage pour la scientificité, également dans le domaine de la santé : Êtes-vous favorable à ce que l'homéopathie et d'autres thérapies non basées sur l'évidence soient retirées du catalogue des prestations de l'assurance maladie de base ?

Les réponses des PLR Montre plus

  1. Ce sujet n'est pas à notre ordre du jour. Nous n'avons pas de position particulière sur ce sujet.
  2. Ce sujet relève de la liberté des institutions, plus précisément des cantons.
  3. Le PLR n'est pas opposé à ce que les questions éthiques générales soient davantage thématisées, tant que la liberté de croyance et de conscience reste garantie pour tous. Le système scolaire fait toutefois partie du domaine de la souveraineté cantonale. C'est pourquoi il appartient aux cantons de prendre les décisions qu'ils souhaitent dans ce domaine.
  4. Cette question relève de la compétence des cantons.
  5.  L'État est neutre sur le plan religieux et ses représentants doivent se comporter en conséquence. C'est pourquoi le PLR se prononce en faveur de l'abandon des symboles religieux bien visibles sur le lieu de travail. Cependant, la police et l'éducation relèvent de la souveraineté cantonale, c'est pourquoi les décisions doivent être prises à ce niveau.
  6. Cette question relève de la compétence des cantons.
  7. Pour le PLR, il n'est pas nécessaire de légiférer dans ce domaine. Le préambule n'est pas juridiquement contraignant. Il n'est qu'une référence symbolique à l'histoire et à la structure sociale qui prévalaient au moment de la rédaction de la Constitution. La laïcité est pratiquée depuis longtemps et, au niveau fédéral, l'État est clairement séparé de l'État.
  8. Non. En tant que parti libéral, le PLR attache une grande importance à la protection des libertés, que ce soit la liberté d'expression, mais aussi la liberté de croyance et de conscience. L'article 261 du Code pénal est un instrument efficace qui protège la liberté de croyance et garantit la cohabitation pacifique des religions. Il s'agit d'un garde-fou dont l'application doit être limitée à des situations exceptionnelles. Cette disposition juridique n'empêche pas l'examen critique des religions.
  9. La Suisse est un Etat laïc dans lequel la liberté de religion est ancrée dans la Constitution. Le PLR s'engage à respecter ces principes. La réglementation des relations entre l'Église et l'État est toutefois du ressort des cantons, qui sont autonomes à cet égard.
  10. Le PLR a déposé une motion sur ce sujet en 2021. Face à l'explosion des coûts de l'assurance maladie, nous proposons des mesures concrètes via l'introduction d'un "modèle d'assurance budgétaire" qui supprime notamment du catalogue de base les prestations complémentaires comme l'homéopathie. Il est pour nous difficilement concevable que l'ensemble de la population doive contribuer financièrement, par le biais des primes de l'assurance maladie de base, à des traitements qui ne sont utilisés que par une infime minorité et dont l'efficacité n'est pas scientifiquement prouvée.

 

Les réponses des Verts Montre plus

  1. L'aumônerie dans de telles institutions est déjà conçue aujourd'hui de manière à ce qu'elle traite toutes les visions du monde sur un pied d'égalité, indépendamment de l'appartenance religieuse ou de la vision du monde de la personne en face d'elle. Les VERTS soutiennent cette position.
  2. Personne ne peut et ne doit être contraint à l'assistance au suicide. Mais les homes subventionnés par l'Etat ne doivent pas pouvoir refuser aux personnes qui font usage de leur propre droit à l'assistance au suicide avec l'aide de tiers.
  3. Les VERTS défendent la position selon laquelle les différentes visions du monde doivent être traitées de manière équivalente dans le domaine "éthique, religions, communautés".
  4. Les VERTS n'ont pas pris de décision à ce sujet. La modification de la législation sur les jours fériés importants relève de la compétence des cantons. Les jours fériés ont pour la plupart une longue histoire et jouissent en partie d'une grande valeur au sein de la population, même s'ils ne sont plus directement liés à leur origine religieuse. Indépendamment de cela, les VERTS demandent une deuxième fête nationale à l'occasion de l'introduction du droit de vote des femmes.
  5. En principe oui, mais les conflits devraient être résolus si possible par le dialogue et non par des interdictions. Les VERTS plaident en général pour une approche libérale du code vestimentaire - dans la mesure où aucun vêtement professionnel lié à la fonction n'est prescrit (par exemple l'uniforme de la police, la tenue de sécurité des pompiers).
  6. Les VERTS s'opposent à une suppression de l'impôt ecclésiastique - payé volontairement - dans toute la Suisse. Grâce aux recettes de l'impôt ecclésiastique, les églises fournissent également des prestations sociales et culturelles importantes qui ne sont pas prises en charge par les institutions étatiques. Dans un souci d'égalité de traitement, toutes les communautés religieuses devraient toutefois avoir le droit de prélever des impôts ecclésiastiques si elles le souhaitent.
  7. Les VERTS sont favorables à un préambule de la Constitution fédérale formulé de manière neutre sur le plan religieux et ont approuvé à l'unanimité l'intervention parlementaire correspondante.
  8. Les Verts sont favorables à la suppression de l'article dit "blasphème". Ils ont approuvé l'intervention parlementaire correspondante. L'article ne devrait pas être supprimé, mais modifié, car il y est question de bien plus que de blasphème. Il s'agit également de la protection du culte, que les VERTS soutiennent. Or, pour les VERTS, le blasphème devrait être dépénalisé.
  9. Les VERTS n'ont pas pris de décision à ce sujet. Mais une reconnaissance de droit public dans les cantons doit toujours être liée à des conditions telles que des formes d'organisation démocratiques, le respect de l'État de droit, la reconnaissance de la liberté religieuse et la transparence financière. Là où il existe une reconnaissance étatique, d'autres communautés religieuses doivent également pouvoir être reconnues.
  10. Les VERTS soutiennent le fait que les prestations médicales issues de la médecine complémentaire puissent être facturées par l'assurance de base. Les VERTS ont également soutenu l'article constitutionnel correspondant, qui a été approuvé par plus de deux tiers des votants en 2009. Les médicaments issus du domaine de la médecine complémentaire doivent, comme tous les autres médicaments, être autorisés s'ils sont efficaces et sûrs.

Les réponses des Vert'libéraux Montre plus

  1. Oui, car l'État doit rester neutre vis-à-vis de toutes les visions du monde, tant qu'elles sont compatibles avec notre ordre juridique.
  2. Oui. Nous voulons que la liberté individuelle et la responsabilité personnelle aient une très grande importance. Cette liberté ne doit être limitée que si la liberté d'autrui est restreinte ou si elle risque de leur porter préjudice.
  3. Oui, pour la même raison que pour la première question.
  4. Oui, pour la même raison que pour la première ainsi que pour la deuxième question.
  5. En principe, oui, mais la liberté de religion ne peut être limitée que dans la mesure où cela est proportionnel. Le critère déterminant doit être de savoir si les employés de l'administration agissent en tant qu'autorité publique, par exemple dans le cadre du service de police.
  6. Oui, afin que l'État reste neutre sur le plan idéologique. Dans la mesure où les prestations sociales des églises seraient ainsi remises en question, cela devrait être réglé séparément, par exemple au moyen de contrats de prestations faisant l'objet d'appels d'offres publics.
  7. Oui, pour la même raison que pour la première question.
  8. Oui, notre vice-président de groupe Beat Flach a déposé une intervention à ce sujet.
  9. Oui, l'État doit se comporter de manière neutre sur le plan idéologique. Lors de la mise en œuvre, il faudrait toutefois tenir compte du fait que l'État peut continuer à attribuer des mandats à des communautés religieuses, notamment dans le domaine social. De plus, en Suisse, les relations entre l'État et l'Église sont principalement réglées au niveau cantonal. Les Vert'libéraux du canton de Berne, par exemple, s'engagent depuis longtemps pour une séparation conséquente de l'EÉglise et de l'État.
  10. De notre point de vue, le catalogue de prestations de l'assurance de base devrait miser sur des thérapies basées sur des preuves.

Les réponses des Le Centre Montre plus

  1. Nous considérons que l'externalisation de l'encadrement spirituel des militaires à des communautés religieuses n'est pas critique. Nous estimons qu'il est plus important de garantir le niveau de formation des personnes concernées afin d'assurer un encadrement professionnel. Pour Le Centre, il est généralement important qu'une offre de soutien (psychologique) existe pour tous les militaires.
  2.   Le Centre rejette toute obligation directe. Nous devons toutefois protéger l'intégrité des résidents qui souhaitent se suicider et, dans cette mesure, nous saluons le fait que les homes, qu'ils soient subventionnés ou non, trouvent des solutions internes.
  3. En Suisse, la religion a toujours une signification historique importante, qui doit aussi avoir sa place dans les écoles. Il est également dans notre intérêt que les enfants et les jeunes se penchent davantage sur des questions éthiques en dehors des religions.
  4. A cet égard, le mouvement Jeune Centre a déposé des interventions dans différents cantons afin de supprimer l'interdiction de danser existante.
  5. En Suisse, nous connaissons la liberté de religion et nous sommes convaincus que les employés de la Confédération doivent accomplir leurs tâches le mieux possible, qu'ils portent ou non un symbole religieux.
  6. Les paroisses et les communes ecclésiastiques fournissent un vaste service public. Elles assurent l'aumônerie, soutiennent les jeunes pendant et après l'apprentissage, préviennent le sans-abrisme, proposent des offres pour les personnes dépendantes ou organisent des services de relève pour les proches de personnes ayant des besoins particuliers. Pour que ces tâches variées puissent être accomplies dans l'intérêt du bien commun, les paroisses dépendent des impôts ecclésiastiques des personnes morales. La réalisation de ces tâches profite indirectement, mais aussi directement, à des personnes morales.
  7. La Constitution fédérale reflète également l'histoire de la Suisse. La fondation de la Suisse a eu un lien fort avec la religion, qui peut être exprimé en conséquence.
  8. La Suisse connaît aujourd'hui une infraction pénale lorsque des personnes ou un groupe de personnes sont discriminées en raison de leur race, de leur ethnie, de leur religion ou de leur orientation sexuelle. En ce sens, l'article sur le blasphème qui existe encore est devenu non pertinent et pourrait être supprimé dans le cadre d'une révision du code pénal. 
  9. Les cantons de Neuchâtel et de Genève montrent l'exemple et démontrent que ces décisions peuvent être prises auniveau fédéral.
  10. Les coûts de la santé ont massivement augmenté au cours des 20 dernières années et deviennent une charge de plus en plus lourde pour les familles et la classe moyenne. Dans ce contexte, nous devons, parmi de nombreux autres aspects, remettre en question les prestations des assurances maladie. Parallèlement, il faut aussi tenir compte du fait qu'en 2009, 67% de la population ainsi que tous les cantons ont approuvé l'article constitutionnel correspondant.

Les réponses des PS Montre plus

  1. Oui, le PS est favorable à ce que toutes les personnes vivant en Suisse aient accès à une offre laïque et humaniste. Ceci également en lien avec la liberté de religion garantie par la Constitution fédérale.
  2. Nous soutenons l’accès facilité àl'assistance au suicide désintéressée ; il est également important que cette offre puisse être utilisée à domicile - les maisons de retraite et de soins en font également partie.
  3. Oui, le PS estime qu'il est important que toutes les opinions représentées dans la population soient prises en compte dans la formation.
  4. Pour le PS, une levée de ces interdictions serait tout à fait envisageable. Cela a déjà été fait dans de nombreux cantons. Le PS plaide pour que les cantons et les communes puissent décider au cas par cas.
  5. La liberté de religion implique également que les individus aient le droit de pratiquer librement leur religion. Le PS considère donc les interdictions dans ce domaine d'un œil critique.
  6. Le PS est d'avis que les communautés religieuses reconnues doivent être soumises à une surveillance cantonale et s'être organisées démocratiquement au préalable. Elles devraient garantir l'égalité des droits entre hommes et femmes, adhérer à l'État de droit laïc, être financièrement transparentes et indépendantes de l'étranger, et prendre en charge des prestations d'utilité publique telles que l'aumônerie ou la formation. En contrepartie, les communautés religieuses devraient être indemnisées par l'État pour leurs prestations d'utilité publique et obtenir le droit de percevoir des impôts et d'assurer des soins spirituels dans les prisons ou les hôpitaux. Le PS peut également envisager de remplacer l'impôt ecclésiastique par un "impôt culturel". En remplissant la déclaration d'impôt, il serait par exemple possible de cocher la case indiquant à quelle communauté religieuse ou institution sociale l'argent doit être versé. Mais cela doit être discuté et défini dans les cantons.
  7. Étant donné que la population suisse a changé et s'est diversifiée, il pourrait être indiqué à l'avenir de réfléchir à une formulation neutre du préambule de la Constitution fédérale.
  8. Concrètement, l'article 261 stipule que quiconque se moque d'autrui en matière de croyance, empêche ou se moque d'un acte cultuel ou profane malicieusement un lieu ou un objet destiné à un culte garanti par la Constitution ou à un tel acte cultuel sera puni d'une amende. Il s'agit donc bien plus de protéger la liberté de religion dans son expression individuelle que de restreindre les personnes dans leur liberté d'expression. Compte tenu notamment du fait que cet article n'est guère appliqué, le PS estime toutefois qu'il est important de vérifier régulièrement dans quelle mesure cette disposition pénale est appropriée et judicieuse.
  9. Selon l'article 72 de la Constitution fédérale, les cantons sont compétents pour les relations entre l'Église et l'État ; la Confédération n'a donc aucune compétence en la matière et une modification de la Constitution serait nécessaire. Il est important qu'une séparation claire entre l'Église et l'État soit établie au niveau national (comme c'est le cas aujourd'hui).
  10. Non ; grâce aux thérapies homéopathiques, on obtient également des résultats. Il est important que l'assurance de base couvre un large éventail de formes de thérapie.

Les réponses des UDC* Montre plus

  1. Puisqu'il s'agit d'une prise en charge "pastorale", je m'étonnerais que des personnes non religieuses croient en une âme et veuillent en prendre soin  .
  2. Non. La Suisse a trouvé un moyen relativement praticable de gérer l'euthanasie - précisément parce qu'elle n'a pas réglementé la mort par l'État.
  3. Les religions marquent et ont marqué la Suisse (et le monde). L'historien suisse le plus important, Jacob Burckhardt, parlait des trois "puissances" que sont l'État, la religion et la culture, ainsi que de leurs interdépendances. Le fait que l'école transmette aussi quelques connaissances de base dans le domaine de la religion est à mon avis supportable..
  4. Nous vivons dans une démocratie directe. On peut, avec un peu d'effort, faire passer de telles interdictions aux urnes et laisser la population décider.
  5. Seulement si ce symbole religieux représente une religion ou une vision du monde qui remet en question, rejette ou même combat notre État de droit démocratique.
  6. Oui.
  7. Non. Le danger est bien plus grand lorsque les hommes commencent à se prendre pour des dieux.
  8. Si nous abrogeons en même temps l'article sur la discrimination qui a complètement débordé, cela donnerait au moins un débat intéressant. Je considère de toute façon que ce mouvement quasi-religieux du woke et du gender est bien plus hostile à la liberté que tout ce que vous avez cité ici sur ces questions.
  9. En bon fédéraliste, je dirais ici aussi que les cantons doivent régler cela eux-mêmes. Personnellement, je sympathise avec la séparation complète.
  10. Absolument. L'UDC avait combattu cette extension.

* C’est Peter Keller, secrétaire général de l'UDC Suisse, qui a répondu aux questions.